Résumé
Les compositrices sont trop souvent méconnues. L’ignorance des « geysers sonores » d’Alice Mary Smith, compositrice anglaise du XIXe siècle, ou celle des poignantes mélodies d’un adagio composé par l’Américaine Amy Beach relèvent d’une omission assez récente de l’histoire de la musique. En effet, de nombreuses compositrices ont été admirées de leur vivant : au XVIIe siècle, la première Française à avoir composé un opéra, Elisabeth Jacquet de la Guerre, bénéficia d’une vraie reconnaissance par le roi, avec soutiens financiers, accès à l’édition et relais élogieux de la presse. Au début du XIXe siècle, encore, l’opéra Les Deux Jaloux de Sophie Gail fut joué 315 fois sur la scène de l’Opéra-Comique. Autant d’œuvres oubliées, parfois cachées, mal connues, mal transmises ou gardées jalousement, et qui méritent de composer notre « discothèque intime ». La promotion de ces artistes passe avant tout par la possibilité d’accéder facilement à leurs noms, et de savoir où trouver leurs œuvres : c’est là l’objet du travail de Présences compositrices, qui ne réalise pas seulement un travail de réunion des données, mais procède à une vérification, un tri, un classement, afin de nourrir de nouveaux chefs-d’œuvre les programmations musicales.