Résumé
Les mémoires, journaux, et autres formes de non-fiction à caractère autobiographique constituent la partie immergée de la littérature d’entre-deux-guerres. Les journaux intimes français, qui remplissent des mètres de rayonnages dans nombres d’institutions et de bibliothèques françaises, constituent un champ de recherche très peu défriché, et une mine de travail éditorial potentiel. Ces écrits laissés dans l’ombre peuvent se répartir en trois grandes catégories : 1. les journaux intimes qui mériteraient d’être réédités sans la censure ou l’auto-censure (scènes sexuelles chez Julien Green, par exemple) qui présida à leur première édition, et avec une attention à toute la génétique du texte ; 2. les journaux « monstres », qui n’ont fait l’objet que d’une édition partielle, alors qu’ils peuvent constituer des mines d’informations (Jehan Rictus, sur la vie des cabarets au XIXe siècle, par exemple), et pourraient bénéficier d’une numérisation ; 3. les textes inconnus, enfin, qui sont l’œuvre des nombreux diaristes et épistolographes de la première moitié du XXe siècle, parfois poètes ou salonnières.