Résumé
C’est dans l’avant-propos à son Histoire de la Révolution française que Michelet évoque ce « trait singulier de la France », dont le peuple n’aurait compris la politique que « comme dévouement et amour ». À la fin du XXe siècle encore, l’histoire politique de la fin du Moyen Âge en faisait sa doctrine. Mais de quel amour peut-on aimer ses rois ? Une enquête dans la littérature doctrinale, mais aussi dans les actes de la pratique permet de mieux définir cette rhétorique de l’ordo politicus où se nouent amour naturel et sentiment national. Une comparaison entre la France et la Castille permet de mettre en avant la prééminence d’un modèle parental dans cette injonction à aimer la patrie comme on aime le roi, parce qu’il est le père du peuple.