Résumé
L’amour politique de la fin du Moyen Âge ne peut-il s’appréhender qu’à rebours du désenchantement de la modernité ? On s’attache, lors de cette dernière séance, à la figure de Marguerite de Navarre, notamment à partir de la lecture de Lucien Febvre dans Amour sacré, amour profane (1944). Refusant ce qu’il appelait « l’hypothèse de la duplicité », l’historien y tentait de comprendre comment cette reine avait pu être à la fois l’autrice du Miroir de l’âme pécheresse et de l’Heptaméron, et ce que cette apparente contradiction révélait d’un imaginaire politique de l’amour d’avant 1550. Lorsque les poètes de ce que l’on n’appelle pas encore la « Pléiade » lui rendent hommage, ils exaltent alors non plus la véhémence de l’amour mais la multiplicité des Amours, chantés par Ronsard. Ainsi passe-t-on des politiques de l’amour à la poétique des amours.