Résumé
Dans l’Andalousie du XIe siècle, et face à l’effondrement de l’empire, Ibn Hazm pense en même temps la division politique et la dissension amoureuse. Car l’amour est une fitna, et un « secret replié » réside dans les mots qui le disent, ou qui échouent à le dire. On discute la puissance et les limites d’une historiographie de la domination ecclésiale qui fait de l’opposition entre caro et spiritus la matrice analogique de la société chrétienne. Car l’ambivalence niche toujours au cœur du lexique de l’amour en empêchant de séparer la part érotique de l’amour charitable, sinon par un effort moral qui intéresse assurément l’Église, mais sans doute moins l’histoire.