Résumé
Rédigé dans le dernier quart du XIIe siècle, le De amore d’André le Chapelain fut longtemps considéré comme le code de l’amour courtois. S’interrogeant sur la notion même de code amoureux pour caractériser un mouvement littéraire et un style de vie, on entreprend d’en déchiffrer l’interprétation, en prêtant attention à l’histoire de sa transmission jusqu’à la fin du XIIIe siècle, mais aussi à celle des équivoques de lectures et des censures que suscitent son dialogisme et son ironie. On contribue ainsi à le décoder, au sens où sa valeur normative est remise en cause, en faveur d’une lecture plus sociale de son fonctionnement politique, entre l’école et la cour, l’Église et le roi, mais aussi entre la « mouvance » de Troyes (où Chrétien de Troyes n’est peut-être qu’un « nom de code ») et la capitale capétienne.