Résumé
Peut-on échapper à la censure et à l’autorité en se « réalisant sexuellement », ou en en parlant librement ? En 1975, au moment où Pier-Paolo Pasolini écrivait son poignant « j’abjure la Trilogie de la vie », Michel Foucault mettait en doute cette « l'hypothèse régressive ». C’est dans ce contexte d’une libération sexuelle à la fois affirmée et désenchantée que doit être compris le succès public du Montaillou d’Emmanuel Le Roy Ladurie. Mais une relecture des registres de Jacques Fournier, en regard des fabliaux et autres contes érotiques issus de la révolution narrative de Boccace, permet de reconsidérer les rapports entre violence et dérision et, partant, de redéfinir la portée politique de ces révoltes de l’obscène.