Résumé
La septième leçon a poursuivi l’examen des thèses putnamiennes en précisant le contenu et les conséquences de la théorie causale de la référence : nécessité, pour qu’il y ait référence, non pas d’un « même état mental » mais d’une interaction causale avec le monde ; rappel que la valeur de vérité fixée de phrases entières ne suffit pas à fixer la référence de leurs constituants, et que des éléments du langage de l’esprit pénètrent en profondeur la « réalité », appelant, contre le modèle « cartographique » et externaliste, un modèle « internaliste ». Tout jugement comporte une double composante, descriptive et évaluative. Les jugements de faits sont tous inséparables d’évaluations cognitives, voire éthiques. D’où une double conséquence, sur le plan sémantique : rejet du mentalisme et du holisme, ce qui oblige à une complète révision de la notion même de signification (le langage ayant moins à voir avec une forme de connaissance fondée, qu’avec des « usages »et des « règles », des formes de vie (Wittgenstein). Les objets auxquels font référence des espèces naturelles (tigre, eau, arbre), sont les éléments principaux de la signification de ces termes. Une « division linguistique du travail » s’opère ensuite, qui permet à des experts de fixer la référencedes termes, selon le domaine. Ainsi la référence du terme « lion » est fixée par la communauté des zoologistes, celle de « orme » par celle des botanistes ; celle de « sel de table» est fixée en « NaCl » par les chimistes. La référence est donc déterminée socialement, et non pas individuellement par une chaîne de transmissions historiques (Kripke), ou par une forme de coopération sociale. L’environnement, lui aussi, importe. On obtient ainsi des « vecteurs » (descriptions typiques ou prototypes assurant la description de la signification et les conditions de l’usage correct ordinaire de chaque terme au sein d’une communauté linguistique, et permettant de dire s’il y a eu ou non changement.