Résumé
La première leçon a d’abord rappelé ce qu’exige une connaissance métaphysique de la nature : il faut, dans une première phase thérapeutique, contourner nos illusions sur les modalités et sur le réalisme ; fixer ensuite les axes de la méthode d’analyse conceptuelle, le rôle de l’a priori et de l’intuition, certes, mais aussi le bon usage des sciences permettant de parvenir à une métaphysique scientifique qui ne soit pas scientiste ; dire ce que sont les engagements du métaphysicien : comment il peut défendre un réalisme sans souscrire au « réalisme métaphysique », et pourquoi son engagement réaliste implique le réalisme scientifique. Ont alors été rappelés les points forts de la métaphysique réaliste dispositionnelle ainsi mise en place : 1) une forme de réalisme scolastique dispositionnel (RSD) supposant qu’il y a des universaux réels, mais non que tous les universaux sont réels : le réel est ce qui « signifie » quelque chose de réel ; 2) un réalisme sémantique obligeant à clarifier le concept de causalité, à déterminer la signification de nos attributions dispositionnelles, à comprendre pourquoi la réduction des attributions dispositionnelles à des conditionnels est inopérante, et pourquoi les énoncés de réduction ne peuvent exprimer « tout » ce que signifient les prédicats dispositionnels ; 3) un RSD à la recherche de propriétés réelles et pas seulement de prédicats,reposant sur un « critère causal d’existence » (XE) ; 4) un RSD scientifique qui admet, à titre d’hypothèse abductive appelée par la nécessité explicative de la science, certains universaux réels ; 5) un RSD essentialiste non pas substantialiste mais relationnel ou structurel obligeant à une redéfinition et de l’essence (conçue, non plus comme quiddité statique, pure espèce naturelle, simple faisceau d’habitudes mais comme une disposition-habitude) et de la causalité elle-même (non seulement efficiente mais finale ou intentionnelle) et des lois : les dispositions trouvent leur intelligibilité dans la nécessité conditionnelle des lois, mais les lois ne sont une description vraie du monde que pour autant qu’elles se fondent dans ce que les choses peuvent faire (au sens de possibilia réels métaphysiquement nécessaires bien que découverts a posteriori).