Résumé
Rien de tel n’a été transmis pour l’Asie centrale. En contrepartie, la Sogdiane fournit pour ces époques des données témoignant d’une assimilation rapide des vagues successives de nouveaux venus, notamment dans la classe marchande alors en pleine expansion sur les routes du commerce. Dans les inscriptions sogdiennes du haut Indus, datables du Ve siècle environ, « Khūn » représente un tiers des noms ; parmi eux, seize dont les pères portent des noms sogdiens. Au début du VIIIe siècle, le souverain de Boukhara s’appellera encore Khūnak. La peinture de la cella du temple de Dzhartepe (Ve siècle, pré-hephtalite ?) montre probablement la nouvelle aristocratie mixte à la chasse dans le « paradis » des souverains de Samarkand. Linguistiquement, on a pour la période pré-hephtalite quelques rares indices onomastiques indiquant une langue altaïque : Khunkhas = « khan des Huns », « Huns Oghlar » <*Oghullar, « Huns princiers » ou « Huns Oghur » (les Oghur seront plus tard l’autre grande division des Turcs avec les Oghuz).
Pour l’époque hephtalite, les données textuelles deviennent encore plus nombreuses et diverses, mais elles laissent sur des impressions très contrastées. Il y a deux manières d’envisager ces contrastes : une structure politico-sociale hybride ou une évolution chronologique. Un peu des deux sans doute.