Résumé
Cette homogénéisation de l’architecture militaire explique que les villes se présentent comme des fortins élargis, et les fortins comme des citadelles urbaines en miniature. De l’un à l’autre on retrouve les mêmes schémas modulaires : on passe des remparts de fortins aux remparts des villes par « démultiplication » ; les tours ont le même écartement.
À quels types d’attaque et de défense ces architectures correspondent-elles ? Elles ne sont manifestement pas adaptées aux machines de siège (les murs de Pendjikent à cette époque sont épais de deux mètres à la base). Semënov suppose une mobilisation massive mais occasionnelle des citadins et des dépendants ruraux, le nombre des défenseurs comptant davantage que leur efficacité individuelle. Contre qui ? Plus que d’envahisseurs, il s’agirait surtout de maraudeurs, de populations montagnardes, de troupes légères des seigneuries voisines. Ceci au moins conduirait à nuancer le schéma de Tolstov, car ces premiers établissements dits « féodaux » traduisent des régimes militaires plutôt « antiques », où la défense est assurée par le corps social. Paykend a la muraille plus solide, ce qui pourrait être lié à sa situation exposée face à la frontière sassanide. Toujours selon Semënov, Penjikent au Ve siècle pouvait être tenue par 750 défenseurs ; Paykend, au rempart plus efficace, par 250 pour une même longueur.