Résumé
La situation humanitaire en Syrie a atteint des proportions catastrophiques au dire des Nations Unies. Les réfugiés et déplacés ont dépassé les six millions, soit plus du quart de la population totale du pays.
N'ayant pas d'accès sûr à l'intérieur du pays pour leur personnel, les organisations humanitaires étrangères n'ont pas cherché pour autant à identifier les réseaux d'aide locaux à l'intérieur du pays qui distribuent l'aide sans discrimination pour passer par eux. Ceux-ci sont pourtant très nombreux et très actifs. C'est grâce à eux que bien des régions reçoivent le minimum vital qui évite la vraie famine mais ils manquent cruellement de moyens tandis qu'ils entendent parler de centaines de millions de dollars consacrés par différents pays à l'aide. Devant l'exigence de transparence qu'on leur impose, les Syriens seraient en droit de demander des comptes à la communauté internationale sur la répartition et la distribution des fonds déclarés comme alloués à la Syrie.
Depuis que le régime a interrompu les services de l'Etat dans les premiers mois du soulèvement, les groupes de coordination du mouvement sur le terrain s'organisent eux-mêmes avec ingéniosité autour de comités, de groupes de sages et de conseils locaux. Elle est visible dans les régions dites libérées, souterraine dans les régions où les forces du régime ont encore une présence. Il s'agit d'une société qui s'organise contre l'Etat et tente de se protéger contre lui.