Résumé
Action humanitaire d'urgence et aide au développement constituent les deux modalités d'intervention de la communauté internationale en Afrique Subsaharienne. La première agit dans le court terme afin de sauver le maximum de vies humaines, tandis que la seconde s'inscrit dans le long terme, afin notamment de poursuivre en les consolidant les acquis de la première. Lorsqu'ils interviennent dans des pays où l'État est dans l'incapacité d'agir, les organismes spécialisés dans l'action humanitaire peuvent utiliser pleinement leur professionnalisme pour agir sans contrainte. Mais des questions se posent lorsqu'ils évoluent dans un pays où l'État a gardé sa légitimité et où l'administration publique a conservé ses potentialités, malgré le repli de ses représentants des zones d'insécurité. C'est ce qui s'est passé au Mali entre les mois de mars 2012 et janvier 2013 où les ONG et les Nations Unies ont pris en main l'action sanitaire dans le Nord du Mali sans trop s'interroger sur le rôle que devaient et auraient pu jouer les services du Ministère de la Santé face au drame que vivaient alors les populations souffrantes, dont l'État avait toujours la responsabilité. Loin de résoudre cette problématique, mon intervention s'efforcera de la présenter afin d'ouvrir le débat.