Résumé
La mondialisation est perçue de deux manières, par rapport à son origine ou à sa causalité : elle est d'abord l'expansion - diffusion à partir d'un centre, de toutes sortes de progrès et de supposés progrès réalisés ou en train d'être réalisés par des pays avancés sous tous les rapports (industrialisation, technologie, finances, voire droits de l'homme ?) vers une périphérie constituée de pays moins avancés pour ne pas dire sous-développés ; elle ressemblerait alors à la manifestation d'une « force qui va », dans un champ où se déploient des forces inégales sous la coupe d'une logique implacable du « rapport des forces». Une seconde manière de la percevoir en fait une construction volontariste et hégémonique, apparemment plus soucieuse de l'unicité du destin du monde et par conséquent de la solidarité qui lierait tous les pays (et tous les êtres humains ?). Dans une vision comme dans l'autre, il ne semble pas que le mode de gouvernance en vigueur corresponde à ce qu'il devrait être, quand on considère sa conception et son fonctionnement. Le fonctionnement et l'agenda d'une gouvernance mondiale soucieuse de sauvegarder en toutes circonstances le destin commun de l'humanité devrait-il aller dans tous les sens ou se consacrer davantage au noyau essentiel ? Et s'il doit se consacrer au noyau essentiel, c'est-à-dire devenir une authentique gouvernance globale, s'agirait-il encore et toujours, en matière de son agenda essentiel, des seules menaces physiques qui pèsent sur la planète ? Le souci du développement harmonieux et équilibré de toutes les régions du monde ne devrait-il pas placer au cœur de l'agenda d'une telle gouvernance, la volonté d'atténuer les effets négatifs causés en permanence par l'imperturbable règne du rapport des forces ?