- Patrick Boucheron – Prendre langue avec la psychanalyse
- Philippe Boutry – Histoire d'un échec
- Stéphanie Sauget – Relire Martin L'Archange en historien en 2019 – Brèves réflexions sur la hantise en histoire
- Stéphane Habib – L'homme Moïse et la religion monothéiste : une histoire de la vérité
Interventions
Résumé
Si les rapports entre histoire et psychanalyse ont longtemps semblé empêchés, ce n’est pas seulement du fait de la méfiance spontanée des historiens face à une conception de l’inconscient freudien comme ce « tuf primordial et infantile » dont parlait Alain Besançon, faisant obstacle à toute tentative d’historicisation par sa nature même, « stable, universel, monotone ». C’est aussi par la difficulté de ses deux disciplines à prendre langue, au-delà de l’emprunt paresseux et incontrôlé d’un lexique apparemment (mais faussement) commun. Par son sujet même – l’histoire politique d’une hallucination – comme par sa forme même – le roman épistolaire d’une rencontre impossible –, le livre que Philippe Boutry et Jacques Nassif faisaient paraître en 1985 sous le titre de Martin l’archange désignait ces difficultés. À partir de lui, mais bien au-delà – en abordant notamment la longue durée de ces malentendus depuis L’Homme Moïse et la religion monothéiste de Sigmund Freud en 1939 –, les intervenants du séminaire tentèrent d’affronter ces impasses, et les promesses paradoxales que dessinent ces impasses, non seulement pour les rapports entre histoire et psychanalyse, mais pour l’élargissement du questionnaire historien sur les êtres intérieurs.