Résumé
L’espace de la place (pas seulement de la place publique, mais bien de l’emplacement politique) est ce lieu où l’on s’expose à la visibilité, à la mixité, à un mélange qui n’est pas une mêlée. En s’inspirant de la réflexion théorique sur la dislocation en architecture (depuis notamment les travaux de Benoît Goetz), la séance propose de penser en même temps – et toujours à partir d’exemples médiévaux sur l’invention des communautés – le fait d’habiter avec le potentiel de fiction. L’exemple développé est celui des communautés dispersives de l’expansion scandinave, et de l’utopie politique de l’Islande médiévale (selon les travaux de Jesse Byock) où l’économie de la pénurie provoque une faim de récits. De là une réflexion sur l’insularité et le rêve politique, à partir notamment des utopies corsaires à l’époque moderne, pour penser les « espaces autres » entre distance et reconnaissance.