Salle Jacques Glowinski (salle 4), Site Marcelin Berthelot
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La connaissance du grec ancien est nécessaire pour le séminaire.
Dans le paysage sociolinguistique de la documentation papyrologique du VIIIe siècle, le papyrus trilingue P. Cair. Arab. III 167 datant de 754-757 apparaît comme assez unique. L’usage concomitant des trois langues (copte, grec, arabe) est en effet un fait exceptionnel et n’a jamais été expliqué de façon satisfaisante. La présentation de ce papyrus a donné lieu à une discussion qui a permis de progresser dans la compréhension du problème. On y voit les notables de Panopolis et de plusieurs villages environnants, ainsi que des représentants des monastères de la région, déclarer à Yazīd b. ‘Abd Allāh, pagarque d’Akhmīm (Panopolis) et de Ṭahṭā, ne pas avoir subi d’exactions de la part d’un fonctionnaire du fisc, ‘Amr b. ‘Attās, et de son bureau. La déclaration est rédigée par un notaire et signée par 67 personnes, en langue copte comme on s’y attend pour un document émanant de particuliers. Suit un résumé du document comprenant le nom des souscripteurs, écrit par une même personne en grec (l. 82-92), l’usage du grec étant justifié par la fonction administrative de cette déclaration. Plus étonnante est la partie en arabe qui clôt ce document (l. 93-101) : neuf témoins musulmans confirment que le pagarque a convoqué les notables de sa pagarchie, qu’il les a interrogés et qu’ils ont bien rédigé la présente déclaration. La validation d’un document administratif copte par des témoins arabo-musulmans selon la loi islamique est un fait nouveau qui en dit beaucoup sur la montée à la fois de l’arabisation et du droit islamique.