Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Le premier cours esquisse, en guise d’introduction, la situation antérieure à l’émergence du copte et dessine le contexte sociolinguistique dans lequel ce dernier prendra place. Y sont analysés les rapports entre le démotique (à l’époque le seul état de la langue égyptienne qui soit couramment usité) et le grec, à partir de la conquête gréco-macédonienne de 332 av. J.-C. qui, en dehors de quelques communautés implantées à époque ancienne (Grecs de Naucratis ou Hellénomemphites), introduit pour la première fois en Égypte le grec à grande échelle. Notre analyse se fonde par nécessité sur la documentation écrite et porte donc avant tout sur l’usage écrit des langues.

Trois paramètres conditionnent celui du démotique :

  1. L’ethnicité : les papyrus démotiques sont généralement le fait d’Égyptiens, même si cette notion n’est pas toujours nette, comme le prouve l’examen de quelques cas qui témoignent d’une mixité culturelle (UPZ I 148 ; archives de Dryton ; W.Chr. 50 ou les inscriptions de la nécropole de Nag’ el-Hassâya, près d’Edfou).
     
  2. Le milieu : les temples, moins ouverts à l’hellénisme, privilégient le démotique et restent jusqu’au bout le conservatoire de cette écriture qu’ils enseignent et pratiquent. Ce sont eux qui ont livré les derniers ensembles de textes où le démotique est encore couramment usité (notamment au Fayoum, à Tebtynis, Socnopaiou Nêsos et surtout Narmouthis, à la fin du IIe et au début du IIIsiècle). Ce lien entre clergé et démotique devient, avec le temps, si organique que l’on peut affirmer de l’étude des derniers ostraca démotiques thébains de l’époque romaine qu’ils sont le fait de prêtres. Lorsqu’on entre dans le circuit de l’administration, la langue grecque prend le relais, et la documentation d’époque lagide traduit bien cette montée en puissance irrésistible du grec : les Égyptiens sont de plus en plus contraints à abandonner le démotique dans le cadre de leurs fonctions pour adopter le grec.
     
  3. La nature des documents, notamment leur degré d’implication dans l’appareil administratif : si l’emploi du démotique va de soi pour une lettre privée entre deux Égyptiens ou un document à destination des milieux sacerdotaux, il est proscrit pour des textes adressés à l’administration supra-villageoise et évidemment centrale.

Ce tableau est tout sauf statique. Après avoir souligné la grande capillarité linguistique qui caractérise le début de la période lagide, on ne peut qu’être frappé par la progressive érosion du démotique jusqu’à sa disparition au IIIsiècle après J.-C.

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