Salle Jacques Glowinski (salle 4), Site Marcelin Berthelot
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La connaissance du grec ancien est nécessaire pour le séminaire.

Cette année a été consacrée au déchiffrement et à l’étude d’un codex de huit tablettes de bois appartenant à la collection Raymond Weill, entré au musée du Louvre en 1992, et jusqu’ici inédit (figure 1). Les 14 faces de tablettes contiennent environ 26 reçus pour une part de nature fiscale, écrits par des personnes différentes et ayant tous comme point commun de concerner un seul contribuable, un certain Jacob, fils de Ptôs ou Tôs (selon les reçus), qui est « maître d’un moulin » (mulonarchês), apparaissant parfois avec ses associés.Un des reçus est rédigé par l’économe Zacharias, personnage à qui l’on doit une autre quittance fiscale sur ostracon, l’O. Ashm. Shelt. 35, datable du VIsiècle. La confrontation de ce dernier avec le texte de notre tablette nous a permis d’en proposer.

Codex Weill : un cahier de reçus fiscaux grecs, page de droite
Figure 1 – Le codex Weill : un cahier de reçus fiscaux grecs (ici page de droite) et coptes (page de gauche) du VIe siècle
© Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais/Christian Larrieu.

Une édition améliorée en même temps qu’il a parfait l’intelligence de notre codex. Nous avons été ainsi en mesure d’identifier le profil et l’origine de certains des rédacteurs de ces textes, membres d’un des monastères de la fédération de Shénouté (illustre figure du monachisme égyptien), situés sur la rive gauche du Nil près de Sohag, en face de Panopolis.

Le grand intérêt de cet ensemble tient au fait que ces reçus ne sont pas écrits dans la même langue : vingt sont en grec, comme on s’y attend ; plus curieusement, six sont en copte. L’usage concomitant du grec et du copte pourrait être dû au profil linguistique de certains des émetteurs. Mais l’un d’entre eux, David, conclut son reçu par quelques mots de grec, ce qui semble signifier qu’il était hellénophone. Et de toute façon, encore fallait-il que le copte fût admis pour ce type d’usage, ce que semble bien attester notre dossier pour une époque relativement ancienne. Ce codex offre en effet le témoignage probablement le plus ancien de l’utilisation du copte dans un contexte fiscal (autrement dit administratif). Et le fait que ce soit sous l’impulsion d’une institution monastique n’est pas indifférent au problème du rôle du monachisme dans la diffusion du copte, dont il sera traité plus en détail l’an prochain.

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