Au début de l’époque des Grands Kouchans, probablement sous le deuxième d’entre eux, Vima Taktu (alias Sôter Mégas) (c. 90-110), la citadelle s’entoure d’un petit site urbain fortifié, lui aussi de plan grossièrement arrondi. La fouille de l’État kouchan a permis de réviser certaines conceptions qui avaient cours jusqu’alors concernant les villes kouchanes :
- Le réseau des rues : sur la seule base de la ville de Dal’verzintepe (voir ci-après, cours du 20 février), G. Pugachenkova leur avait attribué un réseau labyrinthique destiné à améliorer la défense intérieure. En fait, Kampyrtepa obéit à un plan intérieur régulier sans être pour autant conforme au schéma hippodamien : deux rues principales avec à leur intersection un bazar, et dont l’une rejoint l’entrée de la citadelle puis le débarcadère maintenant disparu, et un réseau radial de rues secondaires qui délimitent des blocs de largeur homogène (19 m) dont chacune rejoint une tour.
- Le rempart : l’idée a parfois été émise que les remparts kouchans avaient un caractère surtout ostentatoire et qu’en particulier leurs archères n’étaient pas fonctionnelles. Ceci est sans doute vrai dans certains cas (p. ex. l’enceinte du temple de Surkh kotal) mais ne l’est pas à Kampyrtepa, où tout était prévu pour une efficacité maximale de la défense. On relève dans les remparts kouchans connus une grande régularité des paramètres (épaisseur des murs, dimensions des tours, etc.), preuve de l’intervention d’un corps centralisé d’ingénieurs militaires.