Salle 2, Site Marcelin Berthelot
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On peut distinguer trois étapes dans l’exploration archéologique de Nisa :

1) le pionnier Alexandr Marushchenko (1930-1936), représentant la première génération formée à l’université de Moscou et envoyée porter la science soviétique dans les républiques d’Asie centrale, où les nouveaux archéologues devaient remplacer les « amateurs de l’archéologie » pré-révolutionnaires. Sa méthode de fouille par tranchées menées à l’intérieur des bâtiments, sans relevé de la stratigraphie et donc irrémédiablement destructrices, fut durement critiquée par son successeur Masson qui réussit à l’évincer complètement du site. Par ailleurs, il publia très peu. À son actif, on peut noter qu’il comprit tout de suite qu’il avait affaire à la capitale des Parthes arsacides et qu’à sa retraite il donna à publier toutes ses archives, un exemple qui ne fut pas toujours suivi.

2) Mikhail Masson et son épouse Galina Pugachenkova (1947-1967). Masson, basé à l’université de Tachkent, fut le seul chef d’une expédition soviétique majeure (la JuTAKÈ, expédition archéologique du Sud-Turkménistan) à avoir été formé à l’époque tsariste (à Samarkand). Pugachenkova était une architecte professionnelle et la fouille de Nisa fut conduite comme une fouille d’architecture. Contrairement à son prédécesseur qui eut quelques ennuis politiques, Masson était un homme du pouvoir et il sut utiliser ses réseaux pour faire publier des ouvrages avec une qualité luxueuse. En quelques années furent dégagés la « Maison carrée » et la plupart des monuments de l’« Ensemble central ». On a déjà mentionné la découverte des rhytons et des ostraca. Cependant, au début des années 1950, la mission ne laissa plus à Nisa qu’une petite équipe et le gros des forces se transporta à Merv. C’est un phénomène qu’on retrouve assez souvent dans l’archéologie urbaine : une fois passée l’euphorie des premières découvertes, on a l’impression d’entrer dans les rendements décroissants et on va voir ailleurs [1]. Dans le cas de la JuTAKÈ, il n’est pas certain rétrospectivement que ce choix ait été heureux.

Références

[1]  C’est ainsi qu’en 1976 la fouille d’Aï Khanoum passa tout près de la mise en extinction, avant que l’intérêt ne rebondisse l’année suivante avec les découvertes de la Trésorerie.

[2]  V. Pilipko, Staraja Nisa. Osnovnye itogi arkheologicheskogo izuchenija v sovetskij period, Moscou, 2001. Voir aussi son riche article « The central ensemble of the fortress Mihrdatkirt », Parthica, 10, 2008, p. 33-51.

[3] P. Bernard, « Un nouveau livre sur les Parthes », art. cit.

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