Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Pomponius, dans la première des trois sections constituant la partie centrale de son manuel, l’Enchiridion (écrit au IIe siècle apr. J.-C.), veut présenter la naissance (origo), puis les progrès (processus) du droit (D., 1, 2, 2). Au commencement fut le Chaos : si, en ce qui concerne l’univers physique, le chaos était conçu comme un « amas en un même tout de germes disparates des éléments des choses », dans l’univers juridique imaginé par Pomponius le chaos initial correspond à l’absence de lois. Si le monde naît de la différenciation des éléments, ce fut Romulus qui, divisant le peuple en trente curies pouvant exprimer leur volonté, rendit possible la législation. C’est une sorte de nomogonie, au même ton de la cosmogonie qu’on lit chez Ovide (Met., 1, 1-25). Pour Pomponius, la création de trente curies institue le peuple en tant que protagoniste principal de la vie civique. Si l’étymologie de curia est vraisemblablement « cum + vir », le juriste propose celle de cura (Romulus « prenait ainsi cure » de la cité par le conseil des curies) : cela permet à Pomponius de donner une première notion juridique : les leges curiatae sont les lois votées par le peuple, les curies, sur proposition du roi. C’est donc une définition donnée sous forme d’histoire.

Pomponius propose ainsi une petite nomogonie, faite de noms, d’anecdotes et d’un peuple qui se rend maître de lui-même à travers la lex. Mais le manuel de Pomponius est également jalonné par des définitions, sous forme d’un récit historique : l’histoire rend les définitions facilement mémorisables, de sorte que le manuel remplisse sa fonction pédagogique.

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