Sur les bas-reliefs de la Porta romana se donnent à voir des confusions davantage que des désignations, des concaténations mémorielles bien plus que des souvenirs précis. On y voit l’écho patriotique de la bataille de Legnano (29 mai 1176) et le retour d’Ambroise sous les traits de l’archevêque Galdino della Sala, héros de la liberté de l’Église et des valeurs civiques de la commune. Le souvenir ambrosien accompagne les trois âges (consulaire, podestataire et populaire) de la commune. De la Credenza di sant Ambrogio (1198) à la Pace di Sant Ambrogio (1258), on s’attarde plus longuement sur le moment populaire de la remémoration ambrosienne, à travers notamment l’analyse des noms de parti chez Galvano Fiamma. Peut-on mesurer la réalité de cette appropriation populaire de la mémoire ambrosienne et repérer la disponibilité de ce souvenir à la captation partisane ? On propose quelques pistes, notamment le test anthroponymique (mesurer la fréquence d’Ambrosius chez les feudataires et chez les notaires au temps de Filippo Maria Visconti) ou l’analyse de la mise en récit du légendaire populaire d’Ambroise dans les sermons de Pietro Maineri pour la saint Ambroise.
11:00 à 12:00
Cours
La dispute communale du souvenir
Patrick Boucheron