De quoi ambrosiano est-il le nom ? Comment dissiper la nuée de sens incertains qui s’insinue et nous domine dans l’aura d’un nom propre ? Tel est le programme du cours. Il s’énonce d’abord à partir de l’épicentre de l’espace monumental du souvenir ambrosien à Milan, la basilique Sant’Ambrogio, en 1447. Il tempo della sancta libertà impose alors la frénésie de la remémoration ambrosienne. On s’attache particulièrement à l’analyse de la référence ambrosienne dans le texte d’Angelo Decembrio, Commentarius de supplicationibus Maiis ac veterum religionibus (1447, éd. Francesco Gualdoni, Italia medioevale e umanistica, 40, 2000) et à son atténuation dans la réécriture du Supplicationibus en De religionibus et caerimoniis (1453). De cette analyse ressortent quatre principes d’orientation générale de l’enquête : elle visera une histoire distante et froidement méthodique de la construction des identités collectives qui renonce à la « connaissance par instinct » ; elle ne cédera pas à la tentation de l’histoire régressive, mais cherchera à commencer au début, rejoindre le point de répulsion de 1447, puis à le dépasser ; elle ne se contera pas de se laisser balloter sur la mer agitée des manipulations politiques du souvenir ambrosien mais décrira les ancres du souvenir ; derrière le nom d’Ambroise, elle cherchera sa Vita, malgré tout.
11:00 à 12:00
Cours
Dissiper l'aura d'un nom propre
Patrick Boucheron