La septième leçon a commencé par faire retour sur l’un des arguments forts en faveur de l’optimisme épistémique, et précisé en quoi consiste la valeur épistémique de l’abduction. Ont été rappelées les objections à son encontre : confusion supposée entre plans logique (justification) et psychologique (découverte) ; entre pouvoir de deviner et inférence (le fait surprenant C, est observé ; mais si A était vrai, C irait de soi ; partant, il y a des raisons de soupçonner que A est vrai). On a précisé de quelle manière, pourtant l’abduction pouvait constituer une bonne méthode et être utilisée comme une inférence, sinon à la meilleure, du moins à une « bonne » explication.
On a ensuite analysé la forme que devrait, selon nous, revêtir l’engagement métaphysique du réaliste scientifique, en le faisant reposer sur quatre thèses essentielles 1. Une théorie causale des propriétés. 2. Une conception dispositionnaliste conditionnelle des lois. 3. Un réalisme dispositionnel qui ne redoute ni un certain quidditisme, ni la causalité finale, ni la nécessité de certaines lois. 4. Un réalisme convaincu de la nécessaire prise en compte de tout l’ameublement catégoriel du monde. Partant du principe qu’un projet visant à la connaissance métaphysique de la nature doit savoir compter les choses, on a alors esquissé les étapes que devrait suivre une telle enquête sur les propriétés réelles de la nature (l’analyse plus détaillée étant menée en parallèle dans le séminaire). Celle-ci devrait permettre, en particulier, de réhabiliter certaines propriétés longtemps tenues pour obscures, éliminées puis simplement réduites, avant d’être finalement tenues pour « réelles », voire « essentielles », à savoir les propriétés dispositionnelles Cela a permis d’avancer des objections contre, à la fois le « catégoricalisme » (D. Armstrong) et le « pandispositionnalisme » (D.H. Mellor), ainsi que de premiers arguments en faveur du réalisme dispositionnel. Des pistes se dessinent :
- Contre le réalisme métaphysique, il faut rechercher une forme de réalisme scolastique.
- Il faut commencer par procéder à une analyse logique et sémantique permettant de dégager la signification de nos attributions de propriétés dispositionnelles, opérer les distinctions qui s’imposent entre propriétés et prédicats, et entre certaines sortes de propriétés et certaines sortes de prédicats, entre le concept de « pouvoir » et les propriétés en vertu desquelles les choses ont les pouvoirs qu’elles ont. il faut, dans le même élan, interroger la correspondance entre cette distinction et celle que l’on fait entre prédicats dispositionnels et prédicats non dispositionnels, ou encore entre propriétés ou prédicats dispositionnels et catégoriques : « catégorique », par exemple, veut-il dire « inconditionnel » ?
- Il faut ensuite fournir des critères d’identification précis des propriétés, et évaluer la nature du lien (direct ou indirect ?) entre attributions dispositionnelles et subjonctifs conditionnel ent les conséquences liées aux difficultés que posent les conditionnels non vérifonctionnels, les « antidotes » et les « dispositions traîtresses ».