Mobilisant les notions de « migrations textuelles » (Roger Chartier) et d’« architextualité » (Gérard Genette), empruntant à la théorie critique contemporaine le concept de « novellisation » (Jan Baetens et Matthieu Letourneux) et aux médiévistes la question des rapports entre novus et brevitas (Jacqueline Cerquiglini-Toulet et Nelly Labère), le cours tente de définir la nouvelle comme genre, dans son rapport à la vérité, à l’exemplarité, à l’oralité et à la nouveauté. C’est cette dernière notion qui appelle l’attention historienne : comment articuler novella et avvenimenti, qu’est-ce qui advient de neuf dans la nouvelle ? Tranchant la profondeur du temps passé, elle rend manifeste l’horizon rêvé du bon gouvernement : c’est déjà le cas au XIIIe siècle avec le Novellino, ou Libro di novelle e di bel parlar gentile. On y retrouve, avec le personnage d’Ezzelino da Romano, les origines sanglantes et grotesques de la tyrannie.
11:00 à 12:00
Cours
News, nouvelles et novelletés : la novellisation du réel historique
Patrick Boucheron
11:00 à 12:00