Peignant le « Triomphe de la mort » du Camposanto de Pise, Buffalmacco a lui aussi « traversé l’effroi », convertissant déclassement en « fronde expressionniste ». Mais c’est d’abord comme personnage de la novellistica qu’on a tenté de l’aborder dans cette leçon, faisant l’hypothèse que la survie fictionnelle des peintres dans les nouvelles des XIVe et XVe siècles permet d’approcher, de biais, cette sociologie de la création qui se dérobait à l’historien dans l’analyse frontale des auteurs. L’étude sérielle de l’exercice du métier de peintre dans les nouvelles – et jusqu’à Vasari, dont les Vite sont ici replacées dans cette tradition littéraire – permet de déplacer l’enquête vers la question de l’individuation et de la sociologie implicite des rapports au corps, aux apparences et au temps de travail. Elle débouche sur l’analyse du fonctionnement de la brigata des mondes de l’art dans La Novella del Grasso Legnaiuolo. Mais dans ce cas, la fable littéraire vient garantir le régime de vérité d’une Vita (celle de Brunelleschi par Antonio Manetti).
11:00 à 12:00
Cours
La survie fictionnelle des peintres : une sociologie implicite de la création
Patrick Boucheron
11:00 à 12:00