Dans La Délivrance de Renaud, ballet donné à la cour de France le dimanche 29 janvier 1617, Louis XIII avait dansé par avance son projet politique, l’assassinat de Concini, comme un avertissement politique qui ne tenterait pas de prévenir l’événement, mais lui donnerait par avance son sens – tout en préservant intacte, inentamée, sa soudaine et merveilleuse brusquerie. Commencé par l’évocation de cet épisode où le prince joue avec le feu mais ne s’y brûle pas, le cours de l’année 2017-2018 s’achève avec celle de son double médiéval, ce charivari politique qui tourne mal : le « bal des ardents » dans la nuit du 28 au 29 janvier 1393, en tentant de rassembler la réflexion sur les fictions politiques autour d’une réflexion sur la représentation inspirée par l’analyse du premier des Trois Discours sur la condition des Grands que Blaise Pascal rédige vers 1660. Si la fiction politique nous donne des nouvelles de la tyrannie, elle ne nous prévient jamais de rien – c’est un avertissement qui n’est jamais entendu par quiconque.
11:00 à 12:00
Cours
Fictions politiques, fins dernières
Patrick Boucheron
11:00 à 12:00