Résumé
L’apparition du terme daimōn en alternative à theos et/ou à hērōs dans quelques lamelles oraculaires de Dodone a laissé entendre que daimōn pouvait assumer une dimension cultuelle, du moins dans l’intention de ceux qui cherchaient à déterminer l’identité d’un interlocuteur divin. La question en suspens est dès lors la suivante : pourquoi les textes des prescriptions rituelles épigraphiques ou les dédicaces ne livrent-ils pas d’emploi du terme daimōn, hormis dans des textes poétiques inscrits sur pierre ou dans le cas très spécifique, et globalement assez rare, de l’Agathos daimōn parfois associé à l’Agathē Tychē ?
Le dernier cours de l’année a affronté une telle interrogation. Pour ce faire, il a fallu opérer une distinction nette entre les intrigues poétiques analysées jusqu’ici, où il est fait référence à des actions divines génériques, et les actes rituels qui doivent s’adresser à un interlocuteur ou à des interlocuteurs précis. L’explicitation par un nom propre est alors un passage obligé. Dans un contexte rituel où la communication adéquate est recherchée, l’interlocuteur suprahumain est une entité divine dénommée. Des prescriptions rituelles et la Périégèse de Pausanias ont été successivement convoquées pour tenter d’identifier le ou les équivalents cultuels de la notion de daimōn analysée cette année.