Résumé
Après deux brèves études par Friedrich August Ukert (1850) et Eduard Gerhard (1852) [1], dans la grande tradition de l’Altertumswissenschaft, Joseph-Antoine Hild publie en France, en 1881, une monographie intitulée Étude sur les démons dans la littérature et la religion des Grecs, qui reste encore aujourd’hui le seul ouvrage de synthèse sur le thème, et qui aboutira à la rédaction de l’article « Daemon » par ce même auteur dans le Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines (1896) [2]. L’ouvrage de Friedrich Gottlieb Welcker (Griechische Götterlehre, 1857-1862) et celui d’Hermann Usener (Götternamen, 1896) [3] sont également illustratifs de la manière dont cette période aborde la question des origines de la religion grecque et inscrit les daimones dans une sorte de typologie du divin qui oppose les « grands » et les « petits » dieux. Les daimones sont alors considérés comme des « dieux mineurs », et le daimōn au singulier comme « le vague symbole d’une providence qui ne s’incarne spécialement dans aucune divinité » [4].