Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Le daimōn le plus célèbre de l’historiographie de la religion grecque est assurément l’eniautos daimōn de Jane Ellen Harrison [1], un artéfact interprétatif forgé pour rendre compte, en contexte grec, de l’esprit de la végétation tel que James George Frazer l’avait conçu dans son célèbre Rameau d’or. Dans cette perspective, où transparaissent aussi les réflexions de Durkheim sur l’effervescence collective des rituels, les daimones sont censés appartenir aux strates « primitives » de la religion grecque, avant de devenir des theoi, des dieux de plein exercice. Ce type de reconstruction crée une sorte de « roman des origines » où le daimōn émerge de temps primordiaux qui ne sont jamais datés.

Références

[1] Jane Ellen Harrison, Prolegomena to the Study of Greek Religion, Cambridge, 1903 ; Themis. A Study of the Social Origins of Greek Religion, Cambridge, 1927² [1912].

[2] Louis Gernet, Recherches sur le développement de la pensée juridique et morale en Grèce. Étude sémantique, Paris, 1917, p. 316-317.

[3] J’y épingle deux ouvrages récents : André Timotin, La démonologie platonicienne. Histoire de la notion de daimôn, de Platon aux derniers néoplatoniciens, Leyde, 2012 ; David G. Greenbaum, The Daimon in Hellenistic astrology: origins and influence, Leyde, 2016.

[4] M. Detienne, De la pensée religieuse à la pensée philosophique. La notion de « daimôn » dans le pythagorisme ancien, Paris, 1963, p. 27.

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