Résumé
On oppose souvent raison et sensibilité, mais c'est le plus souvent au prix d'une distorsion et de l'une et de l'autre, ainsi que le dénoncent des auteurs comme Musil, Kraus ou Wittgenstein, mais aussi les pragmatistes classiques, au premier rang desquels James ou Peirce. Sans doute n'est-ce pas un hasard si ces philosophes occupent une place aussi importante dans l'œuvre de Bouveresse dont le rationalisme a, entre autres caractéristiques majeures, celle de se manifester par une attention aiguë à la mathématisation de l'esprit (mais sûrement pas de l'âme), et par une tout aussi nécessaire sensibilité au vrai. On s'appuiera sur ce rationalisme pour montrer en quoi il peut constituer aujourd'hui les bases d'un modèle pour la reconstruction indispensable de la raison.