Résumé
Comme la science, la religion a été l'objet, dans la théologie du XXe siècle et dans la phénoménologie religieuse, d'une interprétation irrationaliste, tendant, comme dans le cas de la science, à rejeter toute tentative de justification et d'objectivation, au profit d'un relativisme et d'un « expérientialisme » débridés. (En France, Lévinas, Ricœur et Marion ont été les représentants de ce mouvement de fond.) Ce mouvement a également prétendu se débarrasser ainsi de la critique rationaliste de la religion, en l'écartant au nom d'un dépassement de la raison (et de la « saturation » des phénomènes). Cette problématique sera abordée en reprenant les discussions des deux livres que Jacques Bouveresse lui a consacrés : Peut-on ne pas croire ? et Que faire de la religion ?