Salle 2, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Selon le schéma décrit précédemment, la « laïcisation » supposée du savoir et de la parole au début de la période archaïque aurait en outre permis l’émergence du droit, après une phase primitive que l’on qualifie parfois de « pré‑droit » à la suite de Louis Gernet. Ce pré‑droit, de tradition orale et religieuse laisserait sa place, au milieu du VIIsiècle av. J.‑C., à un droit formel, rationnel et laïc, discuté et affiché au cœur des cités.

Ce grand récit s’avère également trompeur. On aurait tort, là encore, de se débarrasser hâtivement des « maîtres de vérité », et tout particulièrement de leurs qualités de poètes. Car la poésie grecque, composée pour être chantée lors de performances rituelles, crée les conditions d’énonciation d’une parole normative. Souvent admis pour la poésie homérique, ce fait ne disparaît pas avec l’essor des cités grecques et la prétention des poètes à chanter le droit est toujours vive chez les Athéniens du Vsiècle. Or, contre toute forme de laïcisation, c’est avant tout l’inspiration divine du poète et l’énonciation rituelle qui permettent de chanter des lois avec succès.