Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Depuis la publication des Leges graecorum sacrae de H. von Prott et L. Ziehen à l’entame du XXsiècle, les textes épigraphiques prescriptifs portant sur les affaires des dieux ont été qualifiés de « lois sacrées ». En ce début du XXIsiècle, une telle catégorie documentaire a été largement questionnée, remise en cause, et le projet de Collection of Greek Ritual Norms a proposé de lui substituer la notion moins problématique de « normes rituelles ». Mais de quels types de normes s’agit-il, en regard de ce que l’on a perçu jusqu’ici de la norme religieuse en pays grec ? Une inscription concernant la pureté du sanctuaire d’Alektrona à Ialysos sur l’île de Rhodes est convoquée pour affronter ce questionnement (CGRN 90). En effet, elle constitue un bel exemple de hiérarchie des normes en matière cultuelle et la difficulté de déterminer avec certitude ce que recouvre le terme nomos dans ses différentes occurrences. S’agit-il de la législation officielle de la cité, consignée par écrit ? S’agit-il de normes coutumières conservées oralement ? La référence aux patria, les « coutumes ancestrales » du groupe concerné atteste l’inscription – réelle ou fantasmée – de ces prescriptions dans la longueur du temps. Mais ce patrimoine n’était pas incompatible avec la nouveauté, qui était construite sur cet arrière-plan et en fonction de lui. Enfin, la notion de hieros nomos, qui semble valider le label de « loi sacrée », est examinée en quelques-unes de ses occurrences, qui s’avèrent tout aussi plurielles et tout aussi peu rigides que le système global dans lequel elles s’inscrivent.