Les désignations des officiants dans l’Avesta ancien
Les hommes sont définis comme membres d’un collège de sacrifiants (arǝδra, yazǝmna) et lorsqu’ils arrivent au but de leur acte sacrificiel, ils sont des saošiiaṇt, des gens qui ont atteint le gonflement de la lumière ou qui l’ont intégré. La situation peut se résumer par un tableau (cf. fichier PDF du résumé téléchargeable). Le mot uruuaθa (Y 46.14, Y 51.11, 14) définit le lien qui est tissé entre les membres du collège sacrificiel et pourrait se traduire par « collègue ».
Quelles sont les fonctions sacrificielles dans les Gāθās ?
Le Yt 3.2 est une recommandation d’Ahura Mazdā à Zaraθuštra, à qui il conseille d’assumer un certain nombre de fonctions sacrificielles : staotarǝca zaotarǝca zbātarǝca mąθranaca yaštarǝca āfrītarǝca aibijarǝtarǝca, toutes sont des spécialités d’un certain type de parole :
- staotar- « louangeur », celui qui va prononcer le texte du type stut- « éloge ».
- zaotar- : c’est celui qui fait des puisées de liquide dont on fait les libations.
- zbātar- est « celui qui fait l’invitation sacrificielle lancée aux dieux ».
- mąθrān- « celui qui a les mantras » est le titre même de Zaraθuštra (cf. 23 nov. 2012).
- yaštar- est celui qui prononce le texte yasna, le texte sacrificiel.
- āfrītar- prononce l’āfrīti, c’est-à-dire la propitiation.
- aibijarǝtar- celui qui prononce le gar- « chant de bienvenue ».
Le Y 14.1 contient une liste légèrement différente et ajoute une huitième fonction sacrificielle : framarǝtar, soit « celui qui prononce la framǝrǝiti “récitation murmurée, à voix basse” ». Il y a ici la trace d’une véritable tradition ancienne puisqu’une allusion à quatre de ces fonctions (zbātar, āfrītar, zaotar, staotar) se trouve au Y 49.12 (zbaiieṇtē, staotāiš, frīnāi). Nous pouvons conclure à une polyphonie gāthique dans la mesure où des officiants différents se chargent de différents types de récitation. Le jeu est donc variable.