Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

L’épopée homérique est riche de rituels sacrificiels accomplis par les protagonistes des intrigues qu’elle déploie. La question du statut de l’évocation poétique de gestes rituels est complexe. En effet, les intentions du poète ne sont pas documentaires et, quand bien même l’interprète choisit une lecture partiellement référentielle des données, leur ancrage chronologique est incertain. Toutefois, le monde de l’épopée n’est pas celui, désincarné, du conte  il était une fois »). La poésie homérique – et surtout l’Iliade – mêle les représentations d’un passé fantasmé, mais concevable pour son public, et les représentations du monde dans lequel vit ce public. Les évocations sacrificielles devaient faire sens, au moins partiellement, pour les auditeurs du poème tout au long de sa transmission. À l’instar des figures divines en action dans l’Iliade, dont le nom résonne avec les dieux des cultes, les pratiques rituelles poétisées devaient entrer en résonance avec les gestes effectués dans le cadre des sanctuaires fréquentés par les auditeurs du poème. C’est pourquoi il est intéressant d’analyser les différents aspects de l’offrande sacrificielle mise en scène par l’épopée, et notamment l’identité, concrète (des cuisses animales entourées de graisse) et symbolique (des hiera, « parts sacrées »), de ce qui est mis à la flamme de l’autel en l’honneur d’une divinité destinataire de l’opération.