Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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La deuxième heure a été consacrée à Locke et Chisholm. Du premier on a examiné la distinction entre penser et mouvoir : les deux sortes d’action distinguées dans l’Essay. On a ensuite abordé la distinction entre pouvoir d’agir et pouvoir de remettre (différer), ‘Will’ et ‘Forbear’ ; la différence entre contrainte et cohibition – un des néologismes forgés par le traducteur de Locke, Pierre Coste (1668-1747), pour rendre « restraint » par un substantif, sur le modèle du latin cohibitio ; puis la démonstration lockéenne de ce que la liberté n’appartient pas à la volonté, mais à l’homme, dont le ressort est que, la liberté étant une puissance (power), elle ne peut être un attribut de la volonté, qui est elle-même une puissance. On a enfin souligné la signification et la portée de la thèse affirmant que « les puissances sont des relations, non des agents ». Passant à Chisholm, on a examiné sa reprise des trois questions lockéennes évoquées à la fin de la première heure. On est ensuite entré dans le détail de son argumentation et l’usage qu’il fait de deux distinctions médiévales : entre acte impéré (‘actus imperatus’) et acte élicité (‘actus elicitus’) ; entre action transitive et action immanente. On a analysé leur reprise causale sous la forme d’une distinction entre causalité transitive : ‘transeunt causation’ (entre deux événements) et causalité immanente : ‘Immanent causation’ (entre un agent et un événement), en soulignant que, pour Chisholm, le problème de la liberté de l’homme est celui du statut de l’acte élicité. Après avoir rappelé deux thèses de Thomas d’Aquin sur la contrainte et le péché, on s’est arrêté sur la formule : « Tout homme est un premier moteur non mû. » Evoquant ensuite la position de Chisholm sur la prédictibilité des actions humaines à travers son analyse du différend Kant-Hobbes, on est arrivé à la formule de Leibniz sur laquelle l’auteur de Human Freedom and the Self construit la formulation finale de sa thèse : nos désirs « inclinent sans nécessiter ».