En cette année du quarantième anniversaire de l’abolition de la peine de mort en France, alors que son application recule lentement dans le monde, comme le montre l’adhésion des États à la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU pour l’établissement d’un moratoire sur la peine de mort (16 décembre 2020), que peut nous apprendre la lecture des sources romaines, notamment juridiques, sur le rapport entre équité, sanction pénale et vengeance ? Comment justifier la mise à mort de quatre cents esclaves, pour l’assassinat du maître par un seul d’entre eux, comme le voudrait la norme (le sénatus-consulte Silanien) ? C’est sur cela que porte le raisonnement du juriste Cassius Longinus, exposé lors de la discussion de ce cas effrayant au Sénat en 61 de notre ère. Ce cours invite à analyser le ressort de cette décision implacable qui conduisit à l’exécution, malgré l’opposition populaire, de la famille servile du sénateur assassiné : « Tout grand châtiment a quelque chose d’inéquitable, à l’égard des individus, mais est compensé par l’utilité générale », dit Cassius. Son raisonnement nous ramène au débat sur la peine de mort. Comment comprendre l’utilité commune ? Et peut-on accepter que le désir de vengeance l’emporte sur l’équité ?
14:30 à 15:30
Cours
L'équité victime de la vengeance : le Sénat (romain) discute de la peine de mort
Dario Mantovani
14:30 à 15:30