Résumé
La « vieille théorie B » du temps est une thèse ontologico-sémantique, selon laquelle il est possible d’éliminer, via une méthode de paraphrase logique, la croyance que les objets et événements transitent dans le temps. Cette doctrine a connu des défenseurs éminents au XXème siècle, comme Goodman (1940, 1951), Reichenbach (1947), et Smart (1949, 1963). Cependant, beaucoup jugent aujourd’hui que cette position est intenable et qu’il convient de la remplacer par une « nouvelle théorie B » du temps, pour laquelle l’idée d’un mouvement temporel, sans avoir de portée ontologique réelle, serait un aspect irréductible du langage et de notre cognition. Dans cette présentation, je chercherai à contester cette affirmation reçue. Il s’agira donc de poser les jalons d’une défense de la vieille théorie B du temps, plus particulièrement sous sa variante « token-reflexive ».