Résumé
Pierre Boulez entretient une relation singulière aux archives et aux bibliothèques. Le compositeur qui voulait « brûler les bibliothèques » et en faisait le lieu de la tension entre mémoire et création, s’est lui-même intéressé aux archives des autres et a eu le souci de préserver ses propres manuscrits, qu’il donna, de son vivant, à la Fondation Paul Sacher. Cependant, à sa mort, sa maison de Baden-Baden et ses appartements parisiens abritaient encore un ensemble d'archives et de documents variés, qui représentent, en termes de bibliothéconomie, plus de 200 mètres linéaires : correspondance, agendas, photographies, documentation, archives institutionnelles, archives comptables, mais aussi partitions de direction, livres, enregistrements, prix et objets. En 2017, la succession de Pierre Boulez fit don de ce fonds important à la BnF, laquelle conserve par ailleurs plusieurs manuscrits musicaux du compositeur.
Cette communication présentera deux ensembles du fonds Boulez de la BnF : ses archives postérieures aux années 1970, et ses partitions de direction, annotées pour l’analyse, la direction et la correction de la musique. Nous verrons quelles pistes de recherche ces documents ouvrent, en particulier sur ses activités d’homme d’institution et de chef d’orchestre, et ce qu’ils disent du rapport de Boulez à l’archive et la partition.