Salle 5, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Les attitudes assomptives théorisées par Meinong sont des attitudes mentales portant sur des états de choses, factuels ou non, qu’elles qualifient positivement ou négativement, mais sans impliquer, à leur propos, le type de conviction caractéristique des jugements et des croyances. La supposition, la considération, la simulation, les variétés de l’imagination, la réflexion en termes de conditionnels contrefactuels, la présomption peut-être, ou encore la contemplation, la formation d’hypothèses, la construction de modèles, celle d’expériences de pensée, entre autres possibilités, mais aussi certaines formes du sentiment, comme celles impliquées dans des scènes de fiction ou dans la motivation du désir, semblent entretenir une certaine parenté avec les assomptions meinongiennes, voire en être des cas. Leurs relations sont toutefois à clarifier, car c’est peut-être justement trop demander à ce type d’acte mental, ou le mécomprendre, que de le considérer comme un ingrédient commun à toutes ces manières de penser. Meinong attribuait certes une très large portée à l’assomption, mais affirmait surtout, contre les positions de ses contemporains (Brentano, Marty, Husserl, Russell), qu’une place devait lui être ménagée, en tant qu’attitude mentale authentique, aux côtés des représentations, des jugements, des sentiments et des désirs. Il la considérait comme essentielle à nombre d’activités ordinaires, ainsi qu’à celles qui sont plus complexes cognitivement et intellectuellement parlant, et la tenait surtout pour un mode fondamental et décisif du rapport entre l’esprit et ses divers objets, inéliminable, mais le plus souvent mal compris ou ignoré. Il lui faisait revêtir un caractère décisif pour la théorie de l’appréhension des objets de pensée et son articulation avec la psychologie, la théorie de la connaissance, et la théorie de l’objet. Nous reviendrons sur ces points et essaierons de montrer comment cette perspective meinongienne peut se rapporter à certains débats contemporains.

Intervenant(s)

Bruno Langlet