Résumé
Le rapport à l’Europe est depuis des siècles un sujet de débats en Russie. Après l’effondrement de l’URSS, la question semble un moment dépassée : la « nouvelle » Russie s’engage dans un processus de transition démocratique, elle se situe résolument aux côtés des pays occidentaux, ses « vrais amis », et elle affirme son européanité. La question resurgit pourtant dès les années 1990. Et progressivement les équilibres penchent du côté de la conflictualité et de ceux qui sont persuadés de la spécificité de l’identité de la Russie. Dans les faits, depuis l’effondrement de l’Union soviétique, deux logiques semblent être à l’œuvre. La première, très présente dans un premier temps, est celle du partenariat et de l’association. La seconde, qui semble aujourd’hui dominante, est celle de la méfiance, de la distanciation et de la confrontation. De ces deux logiques, laquelle à terme l’emportera ? Après en avoir rappelé les grandes caractéristiques, je me pencherai sur les perceptions que les Russes ont de l’UE et des pays européens et que ceux-ci ont de la Russie, ainsi que sur les enjeux de leur relation.