Résumé
La nécessité politique de développer la dimension sociale de l’intégration européenne réapparaît à intervalles réguliers, environ tous les quinze ans. C’est à chaque fois l’occasion d’engranger quelques succès, mais sans jamais vraiment parvenir à rééquilibrer le social et l’économique (qui historiquement est au cœur du projet européen). Aujourd’hui, la double transition climatique et digitale ouvre de nouvelles occasions de revisiter les aspects sociaux et le modèle économique dominant. Notre réflexion portera principalement sur la question climatique et la possibilité de voir émerger un nouveau paradigme socio-écologique impliquant de nouveaux dialogues entre communautés académiques souvent cloisonnées : notamment entre spécialistes du droit du travail et du droit de l’environnement, entre experts de la protection sociale et du changement climatique... C’est à la fois un renouvellement de l’agenda de recherche et, en parallèle, des réflexions croisées entre acteurs en tension sur les conditions (démocratiques) de changement. De cet agenda renouvelé et de ces réflexions croisées peuvent surgir les déterminants du nouveau paradigme socio-écologique, dans un contexte d’incertitude croissant sur la capacité du modèle économique et social actuel à faire face à ces transitions.