Résumé
Simone Weil, dans les réflexions qu’elle a consacrées à la colonisation, oppose au récit de soi pour soi de la France, celui que lui renvoie le regard que lève sur elle le monde placé sous son joug impérial. Elle écrit ainsi, dans ses Écrits historiques et politiques que « depuis la position décentrée qu’offre l’Empire (…) la France n’est pas, aux yeux de la plupart de ses sujets, la nation démocratique, juste et généreuse qu’elle est aux yeux de tant de Français, moyens et autres ». Ma contribution explore, au-delà de cet exemple particulier que présente Simone Weil, le regard sur l’Europe plus généralement depuis « la position décentrée » africaine, avant de poser la question d’un futur « axe » entre une Europe qui s’invente et une Afrique aujourd’hui engagée dans la refondation de l’idéal panafricain.