Résumé
Considérer l’assassinat de Galeazzo Maria Sforza comme l’un des beaux-arts n’est peut-être qu’une des modalités de l’appréhension de ce que l’on a appelé la « crise de longue durée de l’exemplarité » depuis le XIXe siècle. D’où sans doute la nécessité d’affronter la question du retour du paradigme humaniste aujourd’hui, envisagé comme une « subtile tectonique du temps transfiguré en histoire présente » (Clémence Revest). À partir du rapport entre humanisme et rhétorique, expliquant la convergence des styles de gouvernement dans une configuration narrative indifférente à la forme institutionnelle des régimes politiques, et trouvant son expression dans la Vie des hommes illustres, on tente de résister à la tentation romantique de biographer l’époque. L’analyse du rapport de Stendhal à la violence politique dans l’Italie de la Renaissance sert ici à se déniaiser sur les rapports entre expérience et narration. Cesser d’être romantiques avec les tyrans du Quattrocento, c’est donc aussi renoncer à une histoire purement littéraire du tyrannicide.