La première heure, pour introduire à Maxime le Confesseur, a porté sur sa redéfinition du problème de Gethsémani dans un cadre épistémique nouveau fondé a) sur la distinction entre « volonté naturelle » et « vouloir gnômique » ; b) sur l’introduction de la notion de « mode hypostatique ». Pour entamer la critique du rôle téléologique de la distinction de l’essence et de l’existence dans l’histoire de la philosophie et de la théologie médiévales, on a dénoncé l’oubli de l’hypostase et présenté le couple « ousia-hupostasis » comme indispensable à la compréhension de la signification de la querelle du monothélisme pour l’histoire de la subjecti(vi)té. Telle que l’expose Sergius Ier de Constantinople dans le Pséphos (633), l’interprétation monothéliste du problème de Gethsémani repose sur un argument articulant deux thèses philosophiques : 1) poser deux volontés dans le Christ au moment de l’agonie revient à poser en lui un conflit de volontés ; 2) poser un conflit de volontés dans le Christ, c’est poser en lui « deux voulants », « ce qui est impie, car impossible ». Pour sauver l’impeccabilité du Christ, Sergius distingue « mouvement naturel de la chair » et volonté. Le mouvement naturel de la chair se situant à un niveau infra-éthique, puisque non volontaire, le monothélisme résout le problème de Gethsémani en le supprimant. La discussion des thèses de Sergius a permis de revenir sur la théorie des deux voulants, l’Épître aux Galates (le désir de la chair contre l’esprit), la théorie paulinienne des « deux hommes », la théorie lockéenne des « deux agents ». On a ensuite posé la question du sujet de l’énonciation dans la seconde partie de la prière d’agonie, et légitimé la question « Qui parle ? » comme question authentiquement médiévale, grâce à la lecture de textes d’Alain de Lille († 1202) sur Mt 26, 33.
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