La seconde heure a mis en place deux axes de recherche déterminés par l’articulation entre christologie et anthropologie : le premier, le chiasme de l’homme-dieu et la communication des idiomes en Dieu ; le second, la communication des idiomes (ἀντίδοσις τῶν ἰδιωμάτων) et le chiasme des propriétés du corps et de l’âme dans l’homme. On a présenté comme horizon général la thèse du De fide orthodoxa : en raison de l’unité de leur unique hypostase et de la « périchorèse des parties », les deux natures dans le Christ se « communiquent mutuellement leurs idiomes ». Passant du monde grec au monde latin, on a examiné ensuite en détail la version augustinienne de la communication des idiomes (dans le Christ) et du chiasme des propriétés (dans l’homme). On a souligné la parenté des structures et suivi Augustin dans l’analyse du langage ordinaire, montrant le chiasme à l’œuvre dans des phrases comme « il est maintenant en paix » (dit d’un individu, alors que la phrase ne peut concerner que son âme) ; « il est enterré à tel endroit » (dit d’un individu, alors que la phrase ne peut concerner que son corps). On a ainsi pu mettre en évidence un lien entre chiasme des propriétés et métonymie. Revenant à la Passion du Christ on a abordé le thème du chiasme des dénominations introduit par l’article « communication d’idiomes » de l’Encyclopédie : « c’est par communication d’idiomes qu’on dit que Dieu a souffert » ou que « Dieu est mort ». On a conclu en évoquant quatre problèmes philosophiques concernant la douleur tirés de Moritz Schlick ou Ludwig Wittgenstein, justiciables d’une analyse en termes de « chiasme des propriétés », dont la question de savoir si l’on peut souffrir « quant à une partie ou au tout d’une chose qu’on n’est pas ou qu’on ignore être ».
18:00 à 19:00