On a exposé la réponse finale de Sergius au problème de Gethsémani : le mouvement naturel (φυσική κίνεσις) de la chair de l’homme-Christ est resté constamment soumis à la volonté du Dieu-Verbe, y compris dans l’épisode du refus initial de la coupe. C’est Dieu qui, dans le Fils, veut la Passion par sa volonté naturelle, la seule que, selon le monothélisme, possède le Verbe incarné. On s’est interrompu pour répondre à une question du public sur le sens de l’expression « union hypostatique ». On a ensuite donné un commentaire historique et une analyse de la formulation maximienne de la périchorèse dans le Christ. On a pour ce faire expliqué la signification du terme περιχώρησις : l’immanence mutuelle d’un tout et de ses parties, et présenté le rapport ousia-hypostase comme contre-modèle méréologique au modèle aristotélicien de la subjectité, fondé sur le rapport sujet-accident. On a analysé la formule tripartite de Maxime sur les deux natures divine et humaine « desquelles, en lesquelles et lesquelles est le Christ », et on l’a comparée à d’autres formules tripartites méréologiques antiques et médiévales, portant notamment sur les universaux : chez Proclus, Eustrate de Nicée, Ammonius et Avicenne. On a évoqué les fondements ontologiques de la théologie trinitaire cappadocienne : la Trinité comme « universel partagé ». On a mis en évidence deux principes fondamentaux de l’onto-théo-logique grecque, de Léonce de Byzance à Jean de Damas : le « principe d’instanciation des entités dépendantes » : « Il n’y a pas d’essence ou de nature non instanciée » et le « principe de subordination de l’hypostase » : toute hypostase instancie une essence/nature. On a expliqué sur cette base les concepts nouveaux d’ἐνυπόστατον et d’ἐνοὐσιον, « enhypostasié » et « enousié ».
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