La lèpre est une des grandes pandémies dont la symptomatologie a alimenté le caractère mythique et diabolique. Mycobacterium leprae, découvert par Hansen au XIXe siècle, se développe essentiellement dans le tissu nerveux périphérique, engendrant ainsi des lésions déformantes caractéristiques. Grâce à un effort international coordonné par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une polychimiothérapie adaptée a permis le contrôle et, dans bien des régions du monde, l’éradication de la maladie. Certains foyers persistent cependant en Amérique du Sud et en Asie, entretenus par l’apparition d’une antibiorésistance. La survenue de cas sporadiques dans le sud des États-Unis et au Mexique a permis d’identifier l’armadillo (tatou à neuf raies) comme animal réservoir de M. leprea (chasse et consommation). Il semblerait cependant que l’armadillo ne soit pas le réservoir animal primaire, mais ait été contaminé par l’homme. Le réservoir primaire risque donc de demeurer inconnu. La lèpre peut-elle néanmoins ressurgir à partir de réservoirs animaux non encore détectés ? Des travaux récents ont montré qu’un pourcentage non négligeable de la population d’écureuils rouges dans certaines îles britanniques était porteur sain ou malade du fait de deux espèces responsables de la lèpre chez l’homme : M. leprae et M. lepromatosis. La lèpre serait-elle prête à réémerger ?
17:30 à 18:30
Séminaire
La lèpre prête pour une réémergence ?
Charlotte Avanzi
17:30 à 18:30